Le cosmopolitisme, qui compte parmi les
idéaux politiques les plus anciens, a connu un renouveau théorique depuis les
années 1990 à la faveur des phénomènes liés à la mondialisation. Face à
l’émergence de problèmes politiques communs, rendus sensibles par le caractère
global des risques écologiques ou financiers, et devant le développement du
droit international et des formes transnationales de mobilisation, la figure
d’une citoyenneté mondiale a été réinvestie par la philosophie politique
contemporaine. Le cours s’attachera à mettre cette évolution en perspective à
partir des différentes conceptions du cosmopolitisme qui ont jalonné l’histoire
de cet idéal politique et qui structurent les débats contemporains, afin d’en
expliciter les enjeux philosophiques. S’affirmer citoyen du monde relève-t-il de
l’éthique personnelle, d’un refus de l’enracinement en phase avec l’unité du
genre humain ? Ou s’agit-il d’un idéal moral dépolitisant qui détournerait
les « grands âmes cosmopolites » de leurs devoirs de citoyens ? Quelles
seraient les bases juridiques et institutionnelles d’une authentique cosmo-politique ?
Il s’agira d’apprécier dans quelle mesure les évolutions technologiques, économiques,
politiques et culturelles de l’époque contemporaine renouvellent ces
interrogations classiques.