Lorsque Foucault, au début des années 1980, publie les
volumes II et III de l’Histoire de la sexualité, c’est sous les auspices
du concept d’ « ascétique » qu’il différencie soigneusement du
concept d’ « ascétisme ». Ce dernier renvoie à Nietzsche qui
l’avait puissamment thématisé un siècle plus tôt, dans la troisième dissertation
de la Généalogie de la morale. Bizarrement, entre les deux auteurs, le
concept semble s’être éclipsé. On fera ici l’hypothèse qu’il s’est trouvé d’une
part réfracté dans le langage clinique sous le terme de
« masochisme » et qu’il s’est trouvé d’autre part refoulé par le
projet d’une nouvelle mystique de l’excès : deux lecteurs importants de Nietzsche et
deux références importantes de Foucault serviront ainsi de jalons — Freud et
Bataille.