L’appel du pape Urbain II en 1095 pour la libération de Jérusalem
entraîne un vaste mouvement d’expansion de la chrétienté latine vers l’Orient,
connu sous le nom de croisades, dont la définition idéologique se construit
progressivement. Ces expéditions armées débouchent sur la conquête de
territoires en Syrie-Palestine et la fondation d’Etats latins et sur des
confrontations avec les puissances régionales, musulmanes mais aussi byzantine.
De nouvelles formes de domination, que l’on peut qualifier de coloniales, se
mettent en place, avec l’importations d’institutions féodales adaptées au
contexte oriental et aux populations conquises, musulmanes ou chrétiennes. La
réaction musulmane au cours du XIIe siècle, sous le signe du djihad,
oblige au lancement de nouvelles croisades, qui ne parviennent cependant pas à
empêcher la chute des Etats latins à la fin du XIIIe siècle. Pendant
cette période la guerre alterne cependant avec des trêves, rendues possibles
par une diplomatie active laissant une large place à une realpolitik
dans laquelle les frontières religieuses ne sont pas toujours déterminantes.
Enfin après la chute du royaume de Jérusalem en 1291 les Latins se replient sur
Chypre et la papauté continue d’encourager les projets de croisades, qui
prennent en compte la nouvelle configuration géopolitique du Proche-Orient et
notamment la présence des Mongols. Les TD s’attacheront à la fois à l’étude des
sources médiévales et des modes d’écriture et d’interprétation, aujourd’hui, de
cette histoire marquée par de vifs débats historiographiques mais aussi
idéologiques.