Archive année 2022-2023 Philosophie génerale S4 - Le Temps

Le Temps

Le temps constitue un des problèmes les plus complexes de la métaphysique : le concept philosophique de temps apparaît en effet lorsqu’un ordre se distingue du devenir, et cela par la fonction de périodicité que le temps assure. C’est parce que le temps est composé par des unités abstraites (années, jours, heures, minutes, secondes) et juxtaposables indéfiniment, qu’il est la mesure de tout changement concret. Toutefois, si le temps n’a pas d’existence indépendante des changements qu’il mesure, sa répétition mécanique ne cesse pas d’exercer un effet sur notre subjectivité : nous sentons alors que nous perdons notre temps ou, au contraire, qu’il est arrivé le moment de prendre un peu de temps pour nous. Le temps est un dieu d’autant plus implacable qu’il ne nous inflige rien, c’est nous qui nous infligeons : son caractère à la fois répétitif et irréversible nous soulage si nous pensons aux progrès qu’un entraînement continu nous permet de réaliser, mais nous effraie lorsqu’on est pris par l’ennui ou l’angoisse.

Tout au long du semestre, nous étudierons les différentes facettes de la notion de temps : le temps cinétique et mesurable ; la durée subjective, tissée par le souvenir ou interrompue par le refoulement ; mais aussi le temps des événements et de la mémoire historique qui fait l’objet de l’anamnèse collective ; ou encore le temps d’une collectivité tel qu’il est scandé par des opérations symboliques. Nous nous efforcerons de conceptualiser ensemble les liens qui se nouent entre tous ces « temps », tellement différents qu’ils nous paraissent, de prime abord, irréductibles et sans commune mesure.

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