Entre le XI
e et le
XIII
e siècle, les îles britanniques traversent des bouleversements
politiques qui contribuent à élargir les horizons des royaumes insulaires en
les rattachant à la fois aux royaumes scandinaves du Danemark avec l’invasion
de Svein en 1014 et le règne de Cnut de 1016 à 1042, et au continent par
l’accession au trône de Guillaume le duc de Normandie en 1066, qui instaure
pour longtemps la domination normande en l’Angleterre. A partir de 1144, la
conquête de la Normandie puis de l’Angleterre par l’héritier des comtes d’Anjou
installe sur le trône la dynastie des Plantagenêt qui règnera jusqu’en
1399. L’insertion de la grande d’île de Bretagne, elle-même divisée en
plusieurs royaumes concurrents, dans de plus vastes ensembles territoriaux
constitue un moment important de la reconfiguration des institutions politiques
confrontées à une nouvelle échelle des pouvoirs. La nécessité de gouverner à
cette échelle impériale s’accompagne d’un essor administratif et d’une
gouvernementalisation de la fonction royale au XII
e siècle. On
cherchera à saisir la manière dont la question impériale a été investie sous
des formes diverses pour servir les discours de légitimation du pouvoir en
place. L’étude de ces dynamiques impériales, à la fois territoriales,
diplomatiques et discursives s’étendra sur une chronologie allant de
l’avènement du roi danois Cnut en 1016 à la fin du règne d’Édouard I
er
en 1304.