Si le paysage de la philosophie anglo-américaine contemporaine a longtemps été dominé, dans ses thèmes et ses figures centrales, par les participants au débat entre libéraux (John Rawls, Charles Larmore) et communautariens (Charles Taylors, Michael Walzer, Michael Sandel), un déplacement s’est opéré dans les années 1990-2000 avec la publication concomitante de plusieurs travaux importants portant sur la tradition républicaine et son intérêt pour penser les problèmes politiques du présent. Des auteurs comme J. G. A. Pocock et Q. Skinner en particulier ont mis au jour l’existence d’une tradition de pensée républicaine au sein desquelles se seraient élaborées des conceptions de la liberté irréductible à la conception libérale. De son côté, Philip Pettit a proposé de faire de l’idéal républicain de liberté comme non-domination le fondement d’une théorie politique républicaine valable pour les sociétés contemporaines. L’objet de ce cours sera d’introduire les étudiants à ce qu’on appelle désormais le « néorépublicanisme », en revenant sur les travaux historiographiques dans lesquels il prend sa source et surtout en étudiant les travaux de philosophie politique contemporaine qui s’en réclament. On se concentrera en particulier sur la théorie politique de Philip Pettit, les concepts centraux sur lesquels elle repose, les critiques auxquelles elle a donné lieu et les remaniements dont elle a fait l’objet récemment.