Au cours des 12ème et 13ème siècles, les œuvres d’Aristote sont traduites en latin, à partir du grec ou de l’arabe, avec un riche apparat de commentaires (Alexandre d’Aphrodise, Simplicius, Averroès …). Les Latins découvrent ainsi une pensée (physique, métaphysique, éthique) à bien des égards incompatible avec la Révélation, et pourtant fondée sur une méthode et une épistémologie rigoureuses. À l’Université de Paris, l’assimilation de la pensée aristotélicienne dans une théologie et une philosophie fortement inspirées d’Augustin et des Pères de l’Église est à l’origine d’une série de crises et de luttes, qui aboutiront à la grande condamnation du 7 mars 1277.
Le cours se propose d’étudier cette difficile rencontre entre l’aristotélisme et la théologie catholique, en particulier dans la seconde moitié du 13ème siècle. Nous étudierons en particulier trois sujets : l’éternité du monde, l’unité de l’intellect et la conception de la félicité humaine.
Bibliographie :
· La condamnation parisienne de 1277. Texte latin, traduction, introduction et commentaire par D. Piché, Paris, Librairie Philosophique J. Vrin (« Sic et Non »), 1999.
· Averroès, L’intelligence et la pensée. Sur le De anima. Présentation et traduction inédite par A. de Libera, Paris, GF Flammarion, 1998.
· Thomas d’Aquin et la controverse sur l’éternité du monde. Traduction et présentation sous la direction de C. Michon, Paris, GF Flammarion, 2004.
· Thomas d’Aquin, Boèce de Dacie, Sur le bonheur. Textes introduits, traduits et annotés par R. Imbach et I. Fouche, Paris, Vrin (« Translatio. Philosophies médiévales »), 2006.
· A. de Libera, L’unité de l’intellect de Thomas d’Aquin, Paris, Vrin (« Études et Commentaires »), 2004.
La bibliographie critique sera indiquée au cours du semestre.
- Enseignant éditeur: Costa Iacopo
