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L’économiste Jennifer Hunt (1992), le géographe Pierre Baillet (1976) et les historiens Anthony Rowley (1990) et Yann Scioldo-Zürcher (2010) ont analysé l’insertion économique des rapatriés et ont conclu qu’une fois les premières difficultés de l’installation surmontées, l’intégration des pieds-noirs fut une réussite. Néanmoins, leurs travaux ne prirent qu’exceptionnellement en considération cette problématique sur un temps long. En outre, les études proposant une comparaison du devenir des pieds-noirs en métropole à celui des immigrés ayant rejoint la France au cours de la même période sont rares (Desplanques, 1975 : 92 ; Bruno, 2010 : 286). Cela est en partie dû à la difficulté d’identifier les rapatriés dans la statistique publique. Si dans le droit métropolitain, nationalité et citoyenneté sont deux concepts intrinsèquement liés, cela n’était pas le cas dans le droit colonial (Blévis, 2001 : 557-580). Effectivement, à partir du 14 juillet 1865 et jusqu’à la loi électorale du 5 février 1958 [3], la nationalité française fut accordée aux « indigènes musulmans » tout en leur déniant les droits attachés à la citoyenneté (Weil, 2004 : 19) [4]. Cohabitaient donc, en Algérie, des Français citoyens, dont faisaient partie les pieds-noirs, et des Français non-citoyens, les « indigènes musulmans ». Cette différenciation reposait sur un critère ethnico-religieux disqualifié, de fait, par le modèle républicain : la seule distinction juridiquement admise est l’appartenance nationale (Schnapper, 2008 : 133-139). Si, en Algérie, les recensements utilisaient une nomenclature faisant figurer ces différents statuts, la statistique publique, en métropole, était censée, au contraire, les indifférencier (Kateb, 1998 : 77-111). De plus la décolonisation allait rendre la différence entre Français citoyens et Français non-citoyens caduque [5]. Sur les bulletins individuels du recensement, avant et après l’indépendance, les pieds-noirs et les anciens « indigènes musulmans » résidant en métropole devaient en théorie répondre être nés français en Algérie [6]. En conséquence, les données du recensement général de la population ne permettent normalement pas aux chercheurs de distinguer les pieds-noirs des anciens « indigènes musulmans » et, a fortiori, de rendre compte de leurs trajectoires socio-économiques.
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