M1 S1 Vendredi 14h-16h, Philosophie de la connaissance
Frédéric Fruteau de Laclos
Existence et connaissance
La connaissance doit être envisagée comme une activité vitale, comme participant de l’existence des sujets, même quelconques. Si l’on se penche, en effet, sur les procédures de production de la connaissance, on est conduit à approfondir le sens de l’expérience et à se référer in fine à des données culturellement et existentiellement situées. Pour comprendre les découvertes de Galilée, il est important de cerner la signification des « substructures métaphysiques » du temps de Galilée, ainsi que les appelait Alexandre Koyré, et d’appréhender la singularité d’existence nommée Galilée sur fond de telles structures. Un travail équivalent est à mener en partant des individus tenus pour quelconques. Mais en vérité, personne n’est quelconque : tout le monde pense, tout le monde explique ou cherche à expliquer, et il n’est personne qui ne s’emploie à se former une image du monde cohérente.
On comprendra que les références mobilisées pendant les séances puissent indifféremment relever de l’existentialisme et de l’épistémologie, des sciences humaines et des sciences exactes. Il s’agira précisément d’élaborer un existentialisme de la connaissance.
Indications bibliographiques
Léon Brunschvicg, L’expérience humaine et la causalité physique, Paris, Alcan, 1922.
Georges Canguilhem, La connaissance de la vie, Paris, Vrin, 1965.
Ian Hacking, Anthropologie philosophique et raison scientifique, Paris, Vrin, 2023.
Alexandre Koyré, Études d’histoire de la pensée scientifique, Paris, Gallimard, 1966.
Bruno Latour, La science en action. Introduction à la sociologie des sciences, Paris, La découverte, 1989.
Claude Lévi-Strauss, La pensée sauvage, Paris, Plon, 1962.
Jean-Paul Sartre, Qu’est-ce que la littérature ?, Paris, Gallimard, 1947.
–, Questions de méthode, Paris, Gallimard, 1960.
–, Situations, IV. Portraits, Paris, Gallimard, 1964.
- Enseignant éditeur: Fruteau De Laclos Frederic