Ce cours se propose de dégager la spécificité du rapport entre le droit et la justice, concepts qui semblent à première vue indissociables : tantôt comme fondement du droit, tantôt comme conformité aux prescriptions des lois, tantôt comme ce à quoi on peut légitimement prétendre, la justice paraît être à la fois le critère du droit et sa finalité. Il s’agira d’étudier l’évolution de ce rapport à partir de la conception classique, selon laquelle la justice correspond à l’ordre qui assure l’unité et le bonheur de la cité, jusqu’aux théories contemporaines de la justice qui proposent un modèle procédural, en s’intéressant à des questions telles que la redistribution des biens et la liberté individuelle. En s’appuyant sur des auteurs classiques ainsi que sur des auteurs contemporains, le cours vise à examiner les différentes manières d’appréhender la justice, qui peut être définie comme un idéal ou comme l’ensemble des pouvoirs chargés de l’exécution des lois, qui peut être commutative, distributive ou répressive et qui finalement mobilise des notions telles que l’équité, l’égalité ou l’utilité. L’enjeu du cours sera de comprendre s’il existe un critère objectif de justice en tant que principe immanent du droit ou bien si le droit recèle des formes d’injustices et, par conséquent, s’il est possible de mener une critique du droit au nom de la justice.