Premier semestre : Géopolitique de la Méditerranée (fin du XV^e siècle – milieu du XVIII^e siècle)
L’objet de cet enseignement est de rendre compte des reconfigurations géopolitiques d’un espace-carrefour traversé par des rivalités et des affrontements, des échanges et des circulations. La période est marquée par l’expansion de l’Empire ottoman en Méditerranée orientale, l’affirmation de la domination espagnole dans le bassin occidental, en particulier en Italie, par l’érosion des positions de Venise en Adriatique et dans les îles grecques et par l’autonomisation des provinces ottomanes d’Afrique du Nord. On étudiera des pratiques communes au monde méditerranéen tels que la guerre de course et le commerce des captifs, en montrant leurs dimensions tout à la fois religieuses, politiques et économiques. On interrogera la prétendue marginalisation économique de la Méditerranée à l’aune de l’irruption de nouveaux acteurs issus de l’Europe du Nord-Ouest (Angleterre, Provinces-Unies) et de l’affirmation de la France comme puissance maritime et commerciale. On portera, enfin, l’attention sur le développement des fonctions des consulats européens dans l’Empire ottoman.
 
Seconde semestre : Étrangers, minorités et communautés en Italie (fin du XV^e siècle – milieu du XVIII^e siècle)
Le second semestre opèrera un déplacement vers l’histoire sociale en étudiant la condition des étrangers et des minorités religieuses en Italie entre la fin du XV^e siècle et le milieu du XVIII^e siècle. 
Au début de la période, les États italiens de foi catholique tolèrent des communautés juives et luttent avec succès contre le développement de groupes réformés. Certains servent de refuge à des exilés grecs fuyant devant l’avancée ottomane, de terre d’accueil aux juifs séfarades chassés de la péninsule Ibérique, puis à quelques morisques et de havre commercial à des marchands étrangers de confession orthodoxe, arménienne ou protestante. D’autres États, parfois les mêmes selon la période, expulsent les juifs ou les regroupent dans des ghettos. L’Italie est aussi le cadre d’importantes migrations internes, saisonnières ou définitives, qui pose la question du contrôle de la mobilité et de l’altérité de ces populations à leur point d’arrivée. Cet enseignement apportera une attention particulière à la dimension spatiale de la présence étrangère en jouant sur les échelles (ports francs, quartiers, bâtiments, cimetières) et sera l’occasion de s’interroger sur un certain nombre de notions dans le cadre des sociétés d’Ancien régime : la nation, la tolérance, la protection, la discrimination.