Le ventre et le marché : Échanger le corps des femmes

Même dans une économie de marché, certains biens sont réputés ne pas pouvoir être vendus (comme le vote, les organes, la nature). Pourquoi ces biens ne devraient-ils pas pouvoir être échangés sur le marché quand les parties contractantes sont adultes et consentantes ? Cette question n’est pas nouvelle – elle s’est posée pour la monnaie, la terre et le travail ; mais elle se trouve au cœur d’un champ d’étude émergeant qu’on appelle « commodification studies » et auquel participent des philosophes, des juristes, des économistes et des sociologues. Nous nous pencherons sur les raisons ou les critères qui font de certains marchés des « marchés contestés » ainsi que sur les solutions proposées (régulation, communs, circulation sans marché). Nous examinerons en particulier la marchandisation des services intimes féminins (grossesse pour autrui, services sexuels) et de la nature non humaine (services écosystémiques, droits à polluer).