Depuis les années 2000, les thématiques sociales et, en particulier, les problématiques liées à la gestion politique des populations défavorisées constituent une part importante des actions gouvernementales en Afrique et au Moyen-Orient. Lutte contre la pauvreté, mise en place de dispositifs d’aide sociale, élaboration de politiques sociales d’assistance dites conditionnelles, mais aussi production de l’ordre sont quelques-unes des préoccupations inscrites à l’agenda politique dans des contextes de réduction des dépenses publiques, d'extension de la marchandisation et de forte concurrence politique. A ces préoccupations politiques s’articulent des préoccupations savantes et expertes : les unes contribuant à documenter les pratiques et besoins des populations destinataires et/ou bénéficiaires, les autres participant à la fabrique des représentations savantes et ordinaires attachées à ces dernières. Cibles et enjeux de politiques publiques, les pauvres, rapidement désignés comme tels et largement érigés en catégorie unifiante, entretiennent en retour des rapports aux politiques et à la politique qui ne sauraient se résumer à du clientélisme, de la confrontation ou, à l’inverse, à de l’évitement.
Le propos de ce séminaire est précisément d’envisager ces rapports dans toute leur complexité et d’explorer les nébuleuses d'acteurs engendrées par la mise en pratique de ces politiques. Faisant la part belle aux exemples et cas d’études puisés dans les réalités politiques et sociales africaines et moyen-orientales, il entend également dialoguer avec des travaux latino-américains et indianistes. Il s’agira autant de renouveler les termes de la relation entre populations pauvres et pouvoir politique que d’envisager quelles sont les conséquences de l’exclusion sociale sur le lien politique en Afrique et au Moyen-Orient.
- Enseignant éditeur: Boutaleb Assia
- Enseignant éditeur: Pommerolle Marie-Emmanuelle