Le cours prend pour point de départ la mort d’Alexandre le Grand (en 323 av notre ère) et le début de l’occupation de la Judée par les Grecs (on la nomme dès lors : ιουδαία, « Iudaïa », dérivé de l’hébreu : יהודה, « Yehuda »). L’influence grecque entraîne des tensions vives entre les Judéens se réclamant du « judaïsme » et ceux qui sont accusés « d’hellénisme ». Il en découle, entre 167 et 140, la révolte des Maccabées qui débouche sur la création d’un État judéen indépendant dominé par les rois-prêtres hasmonéens (de 143 à 63 av. notre ère).
La prise de Jérusalem par le général romain Pompée en 63 avant notre ère inaugure plusieurs siècles de domination romaine. C’est dans la Judée occupée du Ier siècle, devenue province romaine, qu’apparaissent, sur fond de crises messianiques, les premiers groupes de disciples de Jésus de Nazareth.
La première révolte de Judée (66-74) et la destruction du Temple de Jérusalem en 70 accélèrent le déplacement des Judéens vers les régions du nord de la Palestine et, notamment, de la Galilée, ainsi que les mouvements de migration vers les côtes orientales et occidentales de la Méditerranée. Ils entrainent aussi, de la part des empereurs des dynasties flavienne (69-96) et antonienne (96-192), des mesures de rétorsion frappant non seulement les Judéens (interdiction de reconstruire le Temple de Jérusalem, création d’une colonie romaine à la place de Jérusalem) mais aussi les Juifs des diasporas des autres provinces romaines (imposition d’un fiscus judaicus). On décrira la révolte de Bar Kokhba ainsi que le soulèvement des Juifs d’Égypte et de Cyrénaïque et leur lien avec la prohibition de la circoncision.
Puis on montrera que le IIIe siècle constitue un siècle charnière, qui voit se diffuser, sous la dynastie des Sévères (193-235), le judaïsme rabbinique (Mishna, Tosefta), le christianisme - dont la rupture avec le judaïsme est alors consommée -, ainsi que d’autres mouvements aux contours moins certains comme celui du patriarche de Galilée ou, en Afrique et en Italie, de Juifs latinophones.
Après qu’ils ont été persécutés pendant le IIIe siècle, les chrétiens voient leur situation s’améliorer sous le règne de Constantin (313-324). Les IVe et Ve siècles connaissent dès lors un processus de christianisation de l’aristocratie sénatoriale et du pouvoir impérial. Les succès du prosélytisme chrétien, qui s’appuie sur un antijudaïsme inédit, est un événement aux effets majeurs pour l’Histoire juive. Mais ces deux siècles voient aussi se dessiner, après l’achèvement du Talmud de Palestine, un judaïsme aux nouveaux visages : on s’intéressera particulièrement aux communautés juives occidentales de Rome et d’Italie, d’Afrique, d’Ibérie et de Gaule qui forment, en quelque sorte, les premières populations juives européennes.
- Enseignant éditeur: Pekelman Capucine