CM groupe 1
Chiara Palermo
Sentir et agir avec le désordre.
Le désordre peut nous donner à penser une dimension esthétique particulière. Les choses y prennent peut-être un autre ordre, plus incertain. Posés autrement, les objets changent la distribution habituelle des places, permettent d’introduire du jeu et de la précarité dans notre regard. L’artiste peut se servir du désordre de son atelier pour introduire le hasard dans sa pratique et le désordre peut aussi se présenter comme une stratégie pour échapper à un ordre que l’on conteste. Nous nous intéressons ainsi à quelques auteurs qui, dans l’histoire de la philosophie, ont pensé la relation entre chaos et ordre, entre ce qui dé-range et dérange, avec des références artistiques qui nous accompagneront pour penser l’art comme lieu d’un désœuvrement, de dérèglement. En même temps, il s’agira pour nous de penser avec l’art le lieu d’un imaginaire qui n’est pas en opposition avec « l’ordre de la vie » : avec des alliances nouvelles et de nouveaux territoires, avec des démarches productrices d’alternatives, l’art peut aussi accompagner l’évolution de notre réalité socio-économique et politique.
Bibliographie indicative
Gilles Deleuze, Logique de la sensation (1981), Paris, Seuil, 2002.
Merleau-Ponty, Le doute de Cézanne, 1945
Merleau-Ponty, La guerre a eu lieu, 1948.
Georges Bataille, L’érotisme, Paris, Minuit, 1957.
Georges Didi-Huberman, Désirer, désobéir, Paris,
Minuit, 2019.
ATELIER PHILOSOPHIQUE, Esthétique et Philosophie de l'art, De Boeck Éditions, 2006.CH Deleuze, p. 192 et sg. (disponible sur Cairn)
- Enseignant éditeur: Palermo Chiara