Démographies des migrations
Résumé de section
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L’objectif de ce cours est d’initier les étudiant-es à la démographie et plus particulièrement à la démographie des migrations. Après une découverte de l’histoire, des finalités et des sources qui constituent cette discipline, nous aborderons plus spécifiquement la question des mobilités spatiales et des migrations en détaillant les différentes définitions, mesures et données qui permettent d’étudier ces phénomènes en démographie. Il s’agira ensuite de découvrir la place des migrations dans les dynamiques démographiques, notamment leurs interactions avec d’autres phénomènes comme la fécondité, le vieillissement et la transition démographique, la mortalité. L'évaluation de ce cours consistera à rendre un dossier écrit à partir d’un corpus de documents pour la fin janvier autour du sujet suivant : Migrations et colonisation en Kanaky-Nouvelle-Calédonie
· Séquence 1 – Histoire, finalité et sources de la démographie des migrations -Séances 1 et 2
Clément C. et C. Brugeilles, 2020 Introduction à la démographie, Armand Colin, coll. « Cursus », 270 p.
Véron J., 2011, « Faut-il une politique de population ? » In F. Meslé, L. Toulemon, J. Véron Dictionnaire de démographie et des sciences de la population, Armand Colin, p. 340-346
• Séquence 2 – Mobilités spatiales et migrations : définitions, mesures et données - Séances 3, 4 et 5
Blidon M. et L. Legoux, 2014, Les chiffres de l'immigration : un regard critique sur les statistiques, e-migrinter n°12
Clausen Nielsen R., 2014 “Big Data and International Migration”, United Nations Global Pulse, https://www.unglobalpulse.org/big-data-migration
Courgeau D., [2021 ; 1988], Méthodes de mesures de la mobilité spatiale, Ined éditions, coll. « Méthodes et Savoirs » 365 p.
Dureau F. et Imbert C., 2014, « L’approche biographique des mobilités résidentielles » dans C. Imbert, H. Dubucs, F. Dureau et Giroud M. D’une métropole à l’autre. Pratiques urbaines et circulations dans l’espace européen, Paris, Armand Colin, coll. « Recherches », p. 33‑80.
Le Roux G. et Sierra-Paycha C., 2020 « Les mobilités spatiales de 1988 à 2020 : évolution de l’objet, des concepts et des sources. Préface aux méthodes de mesure de la mobilité spatiale de Daniel Courgeau », Ined éditions, coll « Méthodes et Savoirs », p.11-38
Meslé F., Toulemon L. et Véron J., 2011, Dictionnaire de démographie et des sciences de la population, Armand Colin à Entrées immigré, migrant, migration, mobilité, immigration
Robette N., 2012, « Les espaces de vie individuels : de la géographie à une application empirique en démographie », Cybergeo : European Journal of Geography, n°605.
Solignac M., 2018, « L’émigration des immigrés, une dimension oubliée de la mobilité géographique », Population, vol. 73 n°4, p. 693-718
Valente P., 2010, « Comment la population est-elle recensée dans les pays européens en 2010 ? », Population et Sociétés n°467
• Séquence 3 – La place des migrations dans les dynamiques démographiques : effets des migrations sur la taille des populations d’accueil et de destination – Séances 6, 7 et 8
Héran F., 2019, « L’Europe et le spectre des migrations subsahariennes », Population et Sociétés, n° 558, p. 1-4.
Lessault D. et Beauchemin C., 2014, « Les statistiques des migrations africaines. Ni exode, ni invasion », e-migrinter, n°12
Un Population division, 2017, International Migration report 2017 http://www.un.org/en/development/desa/population/migration/publications/migrationreport/docs/MigrationReport2017.pdf
• Séquence 4 – La place des migrations dans les dynamiques démographiques : migrations et fécondité du pays d’accueil (migrantes, natives issues de la migration, natives) – Séances 9 et 10
Domergue F. et Mainguené A., 2015, « La fécondité des femmes descendantes d’immigrés ne diffère pas de celle des femmes sans lien avec la migration », Infos Migrations, n° 79, p. 1-4
Ozcan B., 2019, “Impact of migration on natives fertility: evidence from Syrians in Turkey”, communication présentée au séminaire « Lundis de l’ined » le 24 juin 2019
Toulemon L., 2004, « La fécondité des immigrées : nouvelles données, nouvelle approche » Population et Sociétés, n° 400, p. 1-4
Volant S., Pison G. et Héran F., 2019, « La France a la plus forte fécondité d’Europe. Est-ce dû aux immigrées ? », Population et Sociétés, n°568, p. 1-4
• Séquence 5 – La place des migrations dans les dynamiques démographiques : migrations et transition démographique - Séances 11 et 12
Levitt, P. 1998 “Social Remittances: Migration Driven Local-Level Forms of Cultural Diffusion." International Migration Review 32(4):926-948.
Fargues P., 2011, “International Migration and the Demographic Transition: A Two-Way Interaction”, The International Migration Review, Vol. 45, No. 3 p. 588-614
Zelinsky W., 1971, “The Hypothesis of the Mobility Transition”, Geographical Review, Vol. 61, No. 2, p. 219-249://www.jstor.org/stable/213996
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L’économiste Jennifer Hunt (1992), le géographe Pierre Baillet (1976) et les historiens Anthony Rowley (1990) et Yann Scioldo-Zürcher (2010) ont analysé l’insertion économique des rapatriés et ont conclu qu’une fois les premières difficultés de l’installation surmontées, l’intégration des pieds-noirs fut une réussite. Néanmoins, leurs travaux ne prirent qu’exceptionnellement en considération cette problématique sur un temps long. En outre, les études proposant une comparaison du devenir des pieds-noirs en métropole à celui des immigrés ayant rejoint la France au cours de la même période sont rares (Desplanques, 1975 : 92 ; Bruno, 2010 : 286). Cela est en partie dû à la difficulté d’identifier les rapatriés dans la statistique publique. Si dans le droit métropolitain, nationalité et citoyenneté sont deux concepts intrinsèquement liés, cela n’était pas le cas dans le droit colonial (Blévis, 2001 : 557-580). Effectivement, à partir du 14 juillet 1865 et jusqu’à la loi électorale du 5 février 1958 [3], la nationalité française fut accordée aux « indigènes musulmans » tout en leur déniant les droits attachés à la citoyenneté (Weil, 2004 : 19) [4]. Cohabitaient donc, en Algérie, des Français citoyens, dont faisaient partie les pieds-noirs, et des Français non-citoyens, les « indigènes musulmans ». Cette différenciation reposait sur un critère ethnico-religieux disqualifié, de fait, par le modèle républicain : la seule distinction juridiquement admise est l’appartenance nationale (Schnapper, 2008 : 133-139). Si, en Algérie, les recensements utilisaient une nomenclature faisant figurer ces différents statuts, la statistique publique, en métropole, était censée, au contraire, les indifférencier (Kateb, 1998 : 77-111). De plus la décolonisation allait rendre la différence entre Français citoyens et Français non-citoyens caduque [5]. Sur les bulletins individuels du recensement, avant et après l’indépendance, les pieds-noirs et les anciens « indigènes musulmans » résidant en métropole devaient en théorie répondre être nés français en Algérie [6]. En conséquence, les données du recensement général de la population ne permettent normalement pas aux chercheurs de distinguer les pieds-noirs des anciens « indigènes musulmans » et, a fortiori, de rendre compte de leurs trajectoires socio-économiques.
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