
Ce cours propose une exploration esthétique de la notion de « paysage post-humain », entendue comme une redéfinition de deux catégories héritées d’une tradition humaniste, colonialiste et représentationaliste : celle du paysage et celle de l’humain lui-même.
En mobilisant différentes perspectives du post-humanisme critique il s’agira d’analyser comment – à l’ère des mutations écologiques et technologiques contemporaines – les pratiques artistiques et curatoriales reconfigurent les frontières entre humain et non-humain, corps et technologie, vision et agentivité. Nous explorerons comment les corps – machinés, in/organiques, plus qu’humains – deviennent des paysages traversés de flux, d’affects, de technicités, de traces géologiques et chimiques.
Le cours portera une attention particulière aux enjeux liés à la perception et au regard : que signifie voir, aujourd’hui, dans un paysage où l’humain n’est plus le centre ni la mesure ? Quelle puissance transformatrice attribuer au regard, au-delà du régime de la contemplation ou de la maîtrise visuelle ? Et comment rendre sensibles ces mutations dans la critique d’art et la curation, pour qu’elles puissent devenir des pratiques situées, diffractives, attentives aux agencements de matière et de sens ?
Les implications éthiques, politiques et esthétiques de ces nouveaux paysages seront interrogées à partir d’exemples concrets issus de l’art contemporain.
- Enseignant éditeur: Pasqualetti Sarah Matia