Déroulé du cours
"Ce que le cinéma doit saisir, ce n'est pas l'identité d'un personnage, réel ou fictif, à travers ses aspects objectifs et subjectifs. C'est le devenir du personnage réel quand il se met lui-même à fictionner, quand il entre "en flagrant délit de légender", et contribue ainsi à l'invention de son peuple."
C'est ainsi que Gilles Deleuze définit, dans l'Image-Temps, la notion de « fabulation », déboulonnant au passage les grandes catégories binaire de « cinéma de fiction », « cinéma du réel ». À l’« idéal de vérité », la fabulation oppose une conception fluide et vivante des identités - une dynamique qui œuvre à faire exister des mondes alternatifs. Mais qu’est-ce qui distingue alors ces fabulations des « docu-fictions » ou des reconstitutions documentaires ? Et comment l’usage du « faux » pourrait-il, paradoxalement, devenir une arme critique à l'ère de la « post-vérité » et des « fake news » ?
Ce sont à ces questions que nous tenterons de répondre, à partir d’un corpus de films et en réalisant, à notre tour, une série de courts-métrages de type "portrait" mobilisant des dispositifs fabulatoires.
- Enseignant éditeur: Pavy Melanie Lea