L’enseignement invite à une relecture, au
prisme des mobilisations et des démobilisations en Europe occidentale, du long
XXe siècle, de l’héritage révolutionnaire et contestataire du XIXe siècle aux mouvements
citoyens, comme « Nuit debout », qui façonnent l’engagement à l’aube
du XXIe siècle. Cette histoire politique, sociale et culturelle d’engagements
collectifs privilégiera une démarche comparative en Europe occidentale, sans s’interdire
des excursus en Europe médiane, et une perspective « par le bas » afin de
comprendre ce qui a poussé des Européens à contester et à se soulever, de mieux
savoir qui participa à ces mouvements et comment ils se sont organisés, de
caractériser les processus d’engagement tout comme les dynamiques de déprise.
Il s’agira de dresser une
chronologie de ces dynamiques collectives et d’en repérer les héritages. Seront
analysées leurs modalités (grèves, manifestations et défilés, émeutes et
soulèvements, révoltes et révolutions, guerres) et décryptés les répertoires
d’action (gestes et paroles, mobilisation symbolique, temps et lieux). Une part
importante sera accordée à la médiatisation de ces mouvements sociaux, de la
presse à Internet. Le premier semestre se
concentrera sur la première moitié de XXe siècle (culture politique de la
contestation héritée de 1789, cristallisation des mouvements nationalistes,
mouvements féministes et pacifistes d’avant-guerre, mobilisations extrêmes en
guerre mondiale et résistances, mouvements de masse et phénomène totalitaire…),
tandis que le second semestre envisagera la période 1945-2017 (sorties de
guerre à l’ombre de la guerre froide, 1968 et 1989…).