Dans les sociétés contemporaines où le qualificatif
« démocratique » n’exprime parfois plus qu’une valeur laudative sans
réel contenu, il semble désormais difficile de définir la démocratie. La
démocratie est-elle, comme le veut son étymologie et son histoire philosophique
antique, gouvernement du peuple par lui-même ? A l’ère des régimes
représentatifs et de la communication de masse, une telle définition peut
sembler trop exigeante en première approche. Est-elle alors simplement droit de
vote égal pour tous ? Mais cette définition semble à son tour trop modeste.
En effet, réduire la démocratie à son aspect électoral revient à négliger
toutes les autres formes de participation politique, ainsi que la centralité de
la délibération publique entre égaux dans la vie démocratique. Mais une telle
délibération est-elle réellement possible et pertinente à l’échelle des Etats
modernes ? En partant de ces questions et d’autres problèmes contemporains
que soulève l’idéal démocratique, nous proposerons un parcours philosophique
qui traversera quelques-uns des jalons principaux, anciens et modernes, de
l’histoire philosophique de la démocratie : Aristote, Rousseau, Spinoza.