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Le corps signifiant : res inextensa 

RÉSUMÉ : De prime abord, nous ne concevons, nous n’imaginons même que du corps signifiant : du corps dont il n’importe guère qu’il soit ceci ou cela, ici ou là, mais dont il importe qu’il opère comme le lieu-tenant du sens, son vicaire. Tantôt ce « corps » est lui-même le « dedans » ou la représentation se forme et se projette (perception, mémoire, conscience) ; tantôt il est le « dehors » signifiant (« point zéro » de l’orientation et de la visée). Le corps signifiant ne cesse d’échanger dedans et dehors, d’abolir l’étendue dans un unique organon de sens : cela où se forme et d’où prend forme le sens.  

Et ce corps signifiant ne cesse pas de se construire. Il est instance de contradiction. Ou bien c’est par lui, et en lui, qu’il y a signification, et celle-ci tombe dans ses limites. Ou bien c’est de lui qu’il y a signification, c’est lui que le sens interprète, mais alors, son lieu propre de « corps » devient le lieu plus qu’intime d’une propriété incorporelle. Pour que le corps soit sens, et non pas seulement signe, il faut une âme ou un esprit, qui sera le vrai corps du sens. S’il est sens, le corps est alors le sens indéchiffrable de son propre signe : il devient corps mystique. 

BIBLIOGRAPHIE : Platon, Le Phédon - Aristote, De Anima - Tertullien, Sur la chair du Christ - Thomas d'Aquin, Commentaire de l’évangile selon saint Jean - Montaigne, Essais - Descartes, Méditations métaphysiques - Pascal, Pensées - Leibniz, La monadologie - Spinoza, Éthique – Nietzsche, Généalogie de la morale - Hegel, Phénoménologie de l'Esprit - Husserl, Méditations cartésiennes - Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception - Sartre, L'Être et le Néant