La sagesse recherchée par les philosophes de l’âge classique ne consiste pas uniquement dans la connaissance achevée, mais implique également une perfection pratique. L’éthique n’est-elle pas la dernière branche de l’arbre cartésien de la philosophie, et Spinoza ne choisit-il pas d’appeler toute sa philosophie Éthique ? Mais que faire quand on n’en est qu’à un petit arbuste ou aux premières propositions dudit grimoire épineux ? Descartes conseille au voyageur perdu dans la forêt de choisir arbitrairement une direction et de tenir le cap. Or, déjà que Molloy se plaint que dès qu’il marche en ligne droite, il finit par tourner en cercles, le lecteur de l’Éthique spinoziste se trouve embarqué sur des eaux orageuses des passions. Il a beau choisir la direction, les ondes le ballotent par ci par là, de sorte que, étourdi, il finit bien souvent par mettre le cap au pire. Quel conseil ont donc nos maîtres pour nous autres Didi et Gogo attendant la sagesse ?