À quoi reconnaît-on la vérité ? Comment sait-on que l’on
sait ? Dès le Ve siècle av. J.-C. on trouve trace de
discussions philosophiques pour se demander comment se construit et
s’atteste l’expérience de la vérité. Les enjeux de cette
discussion traversent toute la philosophie ancienne. En effet, non
seulement la conception de la connaissance dépend de ces
discussions, mais aussi la condition de possibilité de l’activité
philosophique entendue comme recherche de la vérité. Le séminaire
proposera d’une part une reconstruction des arguments
proto-sceptiques de penseurs pré-platoniciens comme Xénophane de
Colophon et de Métrodore de Chios qui montrent l’impossibilité de
la reconnaissance de la vérité. D’autre part, on cherchera à
rendre raison de la célèbre position de l’inscience socratique
dans le cadre du problème gnoséologique de la reconnaissance de la
vérité. C’est, enfin, à partir de ces positions que l’on
étudiera le paradoxe du Ménon
(« pour
savoir, encore faut-il déjà avoir su ») à travers sa formule
platonicienne et sa fortune dans la philosophie hellénistique.