K4040215 - Théorie de la connaissance - Cours magistral

Comment, sur la base d’un ensemble de données initialement disparates, en vient-on à formuler, élaborer, et finalement à adopter — au moins temporairement — des hypothèses ? À partir de quel moment est-il légitime de considérer que les données parlent suffisamment en faveur d’une certaine hypothèse pour accepter cette dernière, et en rejeter d’autres ? Quelle(s) décision(s), théorique(s) ou pratique(s) une telle acceptation implique-t-elle ?

La théorie de la connaissance, quand elle traite de ces questions, se concentre presque exclusivement sur l’enquête scientifique : le cœur des théories dites « de la confirmation » consiste ainsi à élucider la manière dont les théories scientifiques sont soutenues par les données empiriques. L’objectif de ce cours est d’aborder un ensemble de questions relatives au raisonnement sur la base de données ou raisonnement probatoire (evidential reasoning) par le biais d’une analyse comparée entre raisonnement scientifique et raisonnement judiciaire. Plus précisément, il vise à éclairer d’un nouveau jour certains aspects du raisonnement scientifique au moyen d’une étude du raisonnement probatoire dans le domaine judiciaire, depuis l’enquête criminelle jusqu’au jugement rendu par le juge ou le jury — étude qui puisera des éléments de réflexion aussi bien en droit français qu’en Common Law.

Après avoir rappelé quelques éléments fondamentaux des théories de la confirmation (problème de l’induction, approche hypothéthico-déductive, approche bayésienne), on abordera en particulier les thèmes suivants :

  1. La notion de donnée : que nous enseigne à ce sujet la réflexion juridique sur les différents types de preuve (testimoniale, tangible, scientifique, etc.), leur crédibilité, leur pertinence, leur admissibilité ?
  2. L’acceptation des hypothèses : que nous enseignent les différents types de standards de preuve (ou de règles de conviction) en usage selon les juridictions, les notions de charge de la preuve et de présomptions, sur l’acceptation des hypothèses scientifiques (et en particulier la notion significativité statistique en science) ? Comment les seuils d’acceptation des hypothèses varient-ils selon le contexte — juridique ou scientifique ? Comment, de ce point de vue, la réflexion sur le juridique permet-elle de repenser le rôle des valeurs dans l’enquête scientifique ?
  3. Le statut du témoignage et le rôle des experts : que nous enseigne une analyse du témoignage au tribunal, et plus particulièrement de celui des experts et des recommandations qui leur sont faites (notamment en ce qui concerne l’expression de résultats statistiques) sur la communication de l’incertitude, et plus généralement le statut de la parole publique des scientifiques ?


Le cours s’appuiera sur des articles et ouvrages de philosophie, ainsi que sur des sources juridiques.


Informations sur l'espace de cours

Nom Archive année 2022-2023 Théorie de la connaissance - Raisonnement scientifique et raisonnement judiciaire : données, hypothèses, preuves
Nom abrégé UP1-C-ELP-K4040215-07 - Raisonnement scientifique et raisonnement judiciaire : données, hypothèses, preuves
Groupes utilisateurs inscrits Consultation des ressources, participation aux activités :
  • [2022] UFR 10 - Matière (M1-S2) : Théorie de la connaissance (groups-matiK4040215-2022)
Consultation des ressources uniquement : aucune cohorte inscrite.

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Élément pédagogique UP1-C-ELP-K4040215 - Théorie de la connaissance
Chemin complet > Année 2023-2024 > Paris 1 > Philosophie > M1 Philosophie parcours logique et philosophie des sciences > Semestre 2 > UE1 Enseignement Fondamental > Théorie de la connaissance