Ce nouveau cours
envisage l’histoire de la santé durant un long XXe siècle, à travers
les transformations massives des conditions de vie et de travail des
populations marquées par les phénomènes de l’urbanisation et de
l’industrialisation. Construisant une chronologie qui échappe à une vision
idéaliste du « progrès », il cherche à montrer comment l’amélioration
globale des conditions de santé des populations depuis le XIXe siècle
(logement, travail, alimentation, grossesse, etc.) s’est également accompagnée
de régressions ponctuelles (épidémies) et de plus long terme (risque
industriel, pollutions, maladies chroniques) qui empêchent tout triomphalisme.
C’est
donc une histoire des savoirs scientifiques sur les maladies et les âges de la
vie (naissance, grossesse, vieillesse, handicap), de la médicalisation de la
société (pratiques d’hygiène, contraception), des « fléaux »
sanitaires qui l’ont traversée (tuberculose, MST, alcoolisme, etc.), des
mobilisations savantes et populaires qu’ils ont suscitées et de la construction
d’un arsenal de protection sociale qui les a accompagnés. Cette histoire est
attentive aux acteurs de la santé (état, médecins, populations), aux lieux
(usine, hôpital, dispensaire, hospice), aux outils (politiques publiques,
médicaments, vaccins), comme à ses objets (biberon, stérilet, masque). Centré
sur la France, le cours s’intéressera également à d’autres espaces en
comparaison, en Europe et dans l’empire colonial, pour comprendre la
construction des inégalités de santé en longue durée et à la façon dont les sociétés
sont, aujourd’hui encore, bien souvent démunies devant la maladie et la mort de
masse.