Entre la période du Second Temple et la fin de l’Empire romain (VI^e s. av. n. e. au V^e s. de n. e.), les Juifs, sauf pendant le siècle hasmonéen (-140 à -63), ne possèdent pas d’État indépendant et vivent sous la domination des Empires perse, grec et romain. Les effets de cette domination résultent épisodiquement dans de durs conflits comme ceux de Judée ou d’Alexandrie ; mais l’impérialisme présente d’autres défis moins apparents. Face à l’attractivité des « nations », les Juifs se divisent autour des sujets de la circoncision, de la nudité dans les gymnases et les thermes, des mariages mixtes et des enfants issus de ces mariages, du prosélytisme et des conversions, du culte des dieux étrangers, de la participation à l’armée, à l’administration et à la vie politique, ou du recours aux tribunaux et aux droits étrangers.

Ces sujets de division expliquent en partie que le « judaïsme » – envisagé dès l’Antiquité comme une appartenance volontaire et non ethnique – ait été pluriel et représenté par plusieurs sectes (hellénistes et hassidim ; pharisiens, sadducéens et esséniens ; sicaires et zélotes ; judéo-chrétiens et rabbins…)

A partir du III^e siècle et, semble-t-il, en réponse aux mécanismes d’intégration mis en place par le pouvoir romain se développe une littérature rabbinique de la Mishna et du Talmud qui donne son visage au judaïsme actuel. Enfin, un autre événement aux effets majeurs pour l’Histoire juive est le développement du prosélytisme chrétien qui gagne en efficacité à partir de la fin du IV^e siècle, lorsqu’il trouve des appuis pérennes auprès du pouvoir impérial romain.