L’étude des animaux et du monde animal a fait l’objet ces dernières années de l’attention des historiens. Le sujet proposé pour cet enseignement, s’il entend bien sûr reprendre les acquis de ces recherches, se donne en fait comme ambition de réfléchir à ce que le rapport du prince à l’animal nous dit des principes du gouvernement princier et de la conception du monde que ceux-ci renvoient. Mené à l’échelle de plusieurs espaces princiers, le propos envisagera les pratiques de domestication et de domination de l’animal par différents biais : ainsi la pratique de la chasse, qui fait l’objet chez les princes d’une attention soutenue avec la rédaction de traités fort précis et savants, très au fait du savoir académique que développent les Sommes du XIII^e siècle ; ainsi le développement des ménageries que les princes organisent dans leurs résidences, en essayant de rassembler une variété d’animaux exotiques, ce qui donne lieu à des échanges entre cours princières ; ainsi encore de l’organisation au sein des hôtels princiers de services dédiés aux soins des animaux et à la chasse ; ainsi toujours de la part de l’aliment carné dans l’alimentation des princes et de leur entourage. Au-delà, le propos réfléchira à la lecture symbolique que les Médiévaux, et en premier lieu les princes, ont développée sur les animaux et le sens qu’ils ont donné au bestiaire, métaphore du monde, partagé entre le Bien et le Mal.