Le prêtre : généalogie de la morale et sociologie des religions. Nietzsche et Weber aujourd’hui
À partir des années 1880, une vieille idée prend de nouvelles formes : la religion naît du prêtre, et non l’inverse. Est-ce le début d’une philosophie du prêtre ? C’est au contraire une bifurcation : de la généalogie de la morale jaillit une sociologie des religions. Le prêtre : fin de la philosophie, naissance de la sociologie ? Bourdieu n’a pas été loin de le penser.
C’est l’enjeu, aujourd’hui, d’une lecture parallèle de Nietzsche et Max Weber : celui d’une transformation pour la philosophie des religions qui s’opère par le prêtre, mais qui presque immédiatement sort de la philosophie. De fait, il y a peut-être des « religions sans Dieu » (vieille question), mais il n’y a pas de religions sans prêtres. La question est : quel savoir et quelle pensée sauront prendre en charge ce constat ?
Bibliographie de base
Nietzsche, Zur Genealogie der Moral, éd. G. Colli et M. Montinari, München/Berlin/New York, dtv/de Gruyter (Kritische Studienausgabe, 5), 1999, tr. fr. I. Hildenbrand et J. Gratien, La Généalogie de la morale, Paris, Gallimard (Folio Essais), 1985.
Weber, Wirtschaft und Gesellschaft. Die Wirtschaft und die gesellschaftlichen Ordnungen und Mächte, Nachlaß, Teilband 2: Religiöse Gemeinschaften, éd. H. Kippenberg, Tübingen, Mohr Siebeck (Max Weber-Studienausgabe I/22-2), 2005, tr. fr. I. Kalinowski, Sociologie de la religion, Paris, Flammarion (Champs), 2006.
Bourdieu, « Genèse et structure du champ religieux », Revue française de sociologie 12 (1971), p. 295-334.
–, « Une interprétation de la théorie de la religion selon Max Weber », Archives européennes de sociologie 12 (1971), p. 3-21.
- Enseignant éditeur: Buttgen Philippe