Si la biologie, science dédiée spécifiquement à l’étude de la vie, émerge en tant que telle seulement à partir du début du XIXe siècle, l’histoire de la philosophie fournit nombre de tentatives visant à penser la spécificité de la vie dès l’antiquité. Qu’elles soient animistes (Aristote), mécanistes (Descartes) ou vitalistes (Nietzsche), ces conceptions de la vie permettent d’établir une communauté, la communauté des vivants et par conséquent de dresser des partages (vivant/non-vivant) et des hiérarchies (homme/animal) pour caractériser cette communauté. Au-delà d’un questionnement ontologique sur cette communauté, il s’agit d’envisager le type d’éthique qu’elle engage. On peut ajouter deux questionnements qui en découlent. Du point de vue de l’origine, comment la vie émerge-t-elle ? A -t-on besoin d’un principe transcendant (et divin) pour expliquer ce don de la vie ou bien peut-elle rendre compte d’elle-même de manière autonome et immanente ? Du point de vue des fins, la vie vise-t-elle sa simple reproduction à l’identique ou bien peut-elle parfois tendre vers sa propre négation (Freud) et est-il possible d’agir sur les modalités de sa transmission (Darwin) ?
- Enseignant éditeur: Pican Lena