Recompositions et métamorphoses de l'action politique
Section outline
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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
UFR de Science Politique
Année universitaire 2025-2026, Premier semestre
M1 de Science Politique
Recompositions et métamorphoses de l’action politique
Cours de M. Laurent Jeanpierre
Jeudi, 9h30-12h30, Centre Lourcine, Salle 010
Objectifs du cours
Ce cours-séminaire a pour objectif de présenter quelques problématiques actuelles de la science politique, en particulier de la sociologie politique, en mettant en perspective historique les phénomènes qu’elles se proposent d’étudier. L’objectif du cours est de permettre aux étudiants d’avoir accès aux derniers résultats de la recherche scientifique, de stimuler leur réflexion, leur esprit critique et leur connaissance disciplinaire, et de les engager dans une démarche d’enquête documentaire collective. Pour l’année universitaire 2025-2026, nous nous concentrerons exclusivement sur un phénomène circonscrit pour lequel il s’agira de proposer des pistes d’analyse : l’extrême-droitisation de l’électorat et, derrière elle, peut-être, celle de la société française.
Descriptif de l’enseignement
Comment comprendre et analyser la montée de l’extrême-droite aux élections en France qui ressemble de plus en plus à une irrésistible ascension vers l’occupation du pouvoir ? Pour répondre à cette question qui occupe beaucoup d’esprits à l’heure actuelle, plusieurs angles d’analyse peuvent être adoptés. Nous nous nous concentrerons cette année, non pas sur l’offre politique d’extrême-droite, le parti, le personnel, la stratégie ou l’idéologie frontiste et ses évolutions historiques, mais sur ce que nous appelons délibérément la demande d’extrême-droite émanant de plusieurs fractions de la société française. Une telle approche implique de reconnaître une capacité d’agir et une responsabilité aux acteur.rice.s sociaux.ales qui se tournent vers l’extrême-droite et à mettre de côté, sans pour autant les rejeter, les analyses qui placent exclusivement au centre de leur interprétation les évolutions des institutions, des élites du pouvoir ou encore des médias, faisant ainsi le plus souvent des citoyen.ne.s ordinaires, des agent.e.s sous influence ou sous contrainte.
Nous partirons classiquement du vote d’extrême-droite, de certaines de ses analyses et variations à la fois temporelles, géographiques et sociales. Nous nous demanderons ensuite comment certaines personnes deviennent d’extrême-droite parfois en ayant été d’ancien.ne.s électeur.rice.s des formations politiques de gauche ou bien socialisées politiquement à gauche. Pour qu’un pays passe massivement puis majoritairement à l’extrême-droite, il faut en effet que des individus qui se situaient à gauche, ou bien ne votent pas, ou bien deviennent d’extrême-droite eux-mêmes. Cette interrogation sur la conversion au vote d’extrême-droite et, plus largement, aux idées fascisantes ou néo-fascistes nous conduira à nous demander si l’extrême-droitisation électorale n’est pas soutenue par ce que nous appelons de manière encore un peu spéculative une extrême-droitisation de la société.
Une extrême-droitisation non pas de la société dans son ensemble, certes, mais de plusieurs de ses fractions. Et plus encore qu’une extrême-droitisation des esprits ou des opinions, une extrême-droitisation des comportements et des attentes. Pour comprendre ces phénomènes d’extrême-droitisation diffuse, qui débordent les seuls orientations électorales et même politiques, nous nous tournerons vers certaines analyses théoriques classiques, à la fois sociologiques et psychologiques, des fascismes de l’entre-deux-guerres.
L’horizon général qui traverse ce cours est que, pour saisir la demande d’extrême-droite, il peut être intéressant de dépasser les frontières strictes du champ politique et de l’acte électoral et de s’intéresser à la microsociologie des relations entre groupes sociaux dans plusieurs lieux géographiques d’une part (comme le font déjà de nombreux travaux de sociologie politique mettant en avant une analyse localisée) mais aussi, et peut-être surtout, dans plusieurs secteurs d’activité de la société : en observant, par exemple, les situations de travail ou bien certaines évolutions des contextes professionnels et pas seulement des configurations urbaines.
Nous testerons collectivement cette hypothèse en s’essayant à la production d’une chronique de l’extrême-droitisation française dont il s’agira d’élaborer ensemble les contours (chronologiques, thématiques, rhétoriques) au fil des séances. Face à un sujet brûlant, notre démarche assume délibérément une dimension expérimentale.
La présence en cours et l’assiduité sont vivement encouragées et conseillées. La ponctualité est demandée.
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Pour le jeudi 6 novembre 2025 : Délimitation avant validation des groupes et des thèmes retenus pour le devoir collectif et des portraits individuels
Lien pour l'inscription des groupes : https://lite.framacalc.org/wc2gb53uqm-ahhu
Modalités d’évaluation
Sous réserve de modifications au cours du semestre, la validation de cet enseignement prendra la forme d'une note de contrôle continu.
1) Un travail en groupe (50% de la note) prendra la forme d’une note de recherche écrite en groupe (4 à 5 personnes maximum en fonction des effectifs). Il s’agira de proposer une chronique de l’extrême-droitisation dans un secteur précis de la société à partir d’une revue de presse et d’articles scientifiques sur le secteur. Les instructions pour ce devoir sont jointes.
2) Un travail individuel (50% de la note) prendra la forme d'une notice sociologique sur un protagoniste actuel de l'extrême-droitisation. Les instructions pour cette note sont jointes également.
L'ensemble est à remettre pour le jeudi 18 décembre 2025 dernier délai en déposant les devoirs en ligne sur l'EPI.
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