Depuis une trentaine d’années, l’anthropologie de la
parenté a profondément renouvelé l’histoire sociale et politique de l’Occident
médiéval. Elle n’en a pas pour autant occulté l’intérêt d’approches plus
anciennes recourant à la démographie, l’histoire de la famille, l’histoire du
droit, l’anthroponymie ou l’histoire des représentations. C’est sur l’ensemble
de ces approches, une grande variété de sources et une pluralité de terrains
que s’appuiera ce cours qui aura pour objet l’étude des « affaires de familles »
entre Xe et XIIIe siècle, principalement au sein des élites aristocratiques
dont elles fondent la reproduction de la domination.
Semestre 1 : Affaires de famille : Parenté et société
Les relations entre parenté et société fourniront un premier angle d’étude. On explorera tour à tour le principe de filiation et en particulier la diffusion de ce que les médiévistes ont pris l’habitude d’appeler le lignage, la question de l’alliance et du mariage, les relations entre générations, notamment entre parents et enfants, enfin les enjeux de la transmission, de la succession et de la mémoire, qui inscrivent les parentés dans la durée.
Semestre 2 : Affaires de famille : Pouvoir, espace, Église
Un deuxième angle d’étude portera sur les enjeux politiques, spatiaux et ecclésiaux des relations de parenté. On envisagera dans ce cadre les rapports entre parenté, espace et territoire, les relations entre parenté et féodalité, les interactions entre ecclesia, recherche du salut et domination familiale, enfin le sens social et idéologique de la « spiritualisation » de certains rapports de parenté.
- Enseignant éditeur: Madeline Fanny
- Enseignant éditeur: Mazel Florian